L'Étrangleur de Tornade

L'Étrangleur de Tornade


Un soir, en une nuit d'horreur et de tourments,
Je vis la Tornade, ce fléau affamé,
Happer mon seul amour et le déchiqueter
Dans ses machoir's d'aciers, s'abreuver de son sang.

Je me noyais alors sous les flots d'une pluie
Aux teintes écarlates de mon âme arrachée,
Tandis que les foudres ignées de Sa Cruauté
Calcinaient tout en moi, les espoirs et la vie.

Mon unique lueur, brisée en mille éclats,
Soufflée et dévorée, en cendre retomba,
Scellant à tout jamais ma douce humanité
Dans un tombeau glacial, fait de cendres et de sang.

Mes folies et fureurs à présent déchaînées
Arrachèrent les liens qui les retenaient tant,
Déchirèrent mon âme avide de vengeance,
S'abreuvèrent sans fin à l'absolue puissance.

Je devins Némésis, dans ma haine éternelle,
Moi, le Vengeur, l'apocalyptique immortel,
Je pris la tornade dans mes mains d'Étrangleur,
Puis serrai, serrai ! Et lui arrachai le cœur.

Une nuit sans étoile

Une nuit sans étoile

Un soir de solitude, un soir de fin d’avril,
Je demandais à une nuit noire et sans fin :
« Pourquoi regarder un ciel vide ou rien ne brille ?
Pourquoi chercher dans les ténèbres, aller si loin
Que l’esprit se perd dans une folie muette
Et que nos yeux, dans le néant se reflètent ? »

Je demandais encore à cette nuit glaciale,
Mais seul le Silence, mon compagnon fidèle,
Répondait à mon âme en détresse, inlassable.

Et je sentais ronger en mon être mortel
L’acide si puissant de ma grande tristesse,
Un fleuve impétueux qui me brûle sans cesse.

Je rivais alors mes yeux dans ceux de la Nuit,
Exigeant une réponse sans interdit.

Quand soudain, elle me répondit, froide et cruelle.
« Comment ça fait, misérable esprit égaré,
De savoir que sa seule lueur, sa clarté,
S’en est allée vers d’autres nuits, vers d’autres ciels ?
Ah, je te plains, pathétique esprit esseulé
De savoir la vérité qu’en moi je cachais. »

« Tu mens » lui hurlais-je alors ; « Et un jour viendra,
Où dans ma vengeance, j’éventrerai tes cieux ! »

« Ah, comprend, c’est de tes ailes, ne vois tu pas ?
Que ta lueur c’est envolée vers d’autres lieux ;
Tu es seul et brisé, plein de rêves illusoires,
Tu hurles ta peine en une nuit sans espoir. »