Le Fossoyeur

Une ombre parmi les ombres, il déambulait,
De tombes en tombes, de vies en vies, oubliées,
Quand soudain, le tambour de ses pas s'arrêta ;
Échos des battements d'un cœur mort ; il creusa.

La plainte de la terre violée s'éleva,
Le chant monocorde d'une pelle d'acier.
Oui la mélopée sépulcrale résonna,
S'inscrivant dans la pierre à chaque coup porté.

Les paroles non prononcées du fossoyeur
Dégoulinaient de son visage maculé
Par le sang d'un hymen arraché et brisé ;
Il la pilonnait pour ensemencer son cœur.

Et il creusa et déchira tant ses viscères
Qu'il trouva enfin son infernale matrice.
Il soupira alors, ayant fait son office ;
Déposa le corps et son linceul en enfer.

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