Le Corbeau

Le Corbeau


Au bord de l’agonie, le cœur ensanglanté,
Le corps déchiqueté par le blizzard du destin,
Je rampais sans espoir dans une traînée carmin
Quand un oiseau du malheur noir comme mes pensées
Perché sur la branche d'un arbre mort aux fruits
Putrides et gorgés d’un liquide noir me dit :

« Ô toi, être empli de souffrances et de tristesses,
Toi dont le corps et l’âme ne sont qu’amas sanglant,
Je te promet l’ultime puissance veng’resse
Si tu goûtes le fruit de cet arbre mourant. »

Ma gorge’, déchirée par les crocs des hurlements,
Mes lèvres, cousues par le froid et l’isol’ment,
Crachèrent, toussèrent autant de murmures que de sang
Et laissèrent les mots lui venir par le vent.

« Ô toi, oiseau de mauvais augure en tout temps,
Ta bonté te priv’rait d’un repas alléchant ?
Aurais-tu, à force d’en dévorer, gagner cœur ?
Ou bien pire que la mort ce fruit m’apportera.
Car jamais corbeau ne crache sur un repas
Ni que présage’ de sa présence’ ne fait erreur. »

« Je préfère "deux tu auras" que "un tu as"
Car ton humanité dans ce fruit tu perdras
Et sur ton épaule à jamais je resterai,
Me nourrissant des cadavres de ta vengeance.
Car mon noir présage en ce jour est justifié,
Tu mourras ! Seule subsistera ta démence.
Voici la vérité, tu seras dévoré
Par le feu glacial de tes sentiments ignés. 

Caspar Adam

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